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Éducation

Opportunités pour les institutions canadiennes à la lumière du nouveau plan décennal pour la réforme du système d’éducation chinois

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Le gouvernement de la République populaire de Chine a publié en juin 2010 son premier plan de réforme de l’éducation pour le 21e siècle. Le plan, intitulé Directives nationales à moyen et long terme pour la réforme et le développement de l’éducation (2010-2020) a pour objectif d’augmenter la qualité et la disponibilité opérationnelle de la puissance collective des ressources humaines en Chine, de stimuler les modèles d’éducation et d’enseignement existants, ainsi que de bâtir des fondations pour établir un système d’éducation moderne, d’ici à 2020, à travers la Chine.

Le rapport met de l’avant une volonté de changer et d’innover de la part du gouvernement chinois. En tant que pays qui a été chef de file en matière d’approches et de pratiques modernes face à l’éducation, le Canada est bien placé pour bénéficier de l’internationalisation et de la modernisation du système d’éducation chinois.

Lors de l’introduction du plan, Yang Guiren, le Ministre de l’éducation, a déclaré, « Tout ce qui va à l’encontre de la promotion des talents chinois doit être réformé ». En commençant par les années d’éducation obligatoire, de la 1ère à la 9e année et allant jusqu’aux années d’études supérieures, le thème d’un plus grand accès à l’éducation est mis de l’avant, traitant des questions liées aux inégalités régionales, cherchant à rectifier le système à deux vitesses réglementant l’accès à l’éducation pour les enfants des travailleurs migrants, et faisant référence à l’éducation de l’enfance en difficulté.

Ce plan ambitieux a pour objectif de transformer considérablement la nature du système d’éducation chinois. Les approches traditionnelles face à l’apprentissage seront ajustées afin d’inclure la libre-pensée et la promotion de la curiosité intellectuelle, de la créativité et de l’innovation. Les réformes mettront également l’accent sur la formation et l’évaluation des enseignants. De plus, des plans ont été dressés pour améliorer le recrutement et le système d’examens pour l’accès aux études supérieures, le plus important de ceux-ci étant la réforme du système des examens d’entrée à l’université ou « gaokao ».

L’internationalisation de l’éducation en Chine est un des grands thèmes du plan de réforme. La Chine cherchera à renforcer sa coopération et ses échanges existants, et tentera également d’attirer les institutions étrangères réputées ainsi que les experts de renommée internationale. Les réformes visent une reconnaissance mutuelle des grades universitaires avec des écoles partenaires à travers le monde.

Le gouvernement espère augmenter le pourcentage d’étudiants de niveau universitaire de 24,2 % à 40 %[1] au cours des dix prochaines années. Cette augmentation de diplômés universitaires avec un haut niveau de compétences sera, à plusieurs niveaux, d’un grand intérêt pour le Canada. Par exemple, le nombre d’étudiants possédant un haut niveau de compétences et émergeant des meilleures institutions chinoises augmentera, et plusieurs d’entre eux tenteront de fréquenter des écoles d’études supérieures à l’étranger. De plus, des normes d’admission universitaire plus générales en Chine produiront sans doute de meilleurs candidats qui tenteront d’aller à l’étranger pour poursuivre leurs études de premier cycle. Finalement, le désir grandissant de s’orienter vers l’internationalisation fera nécessairement croître le nombre d’étudiants dans des programmes d’échanges au sein d’universités partenaires canadiennes. Le rapport signale également un désir d’augmenter le financement public (c’est-à-dire les bourses du China Scholarship Council) pour les meilleurs étudiants qui désirent poursuivre leurs études à l’étranger.

En plus de chercher à augmenter le nombre d’étudiants diplômés au sein de programmes universitaires chinois, le gouvernement visera à réformer également les systèmes d’éducation permanente et professionnelle[2]. Ces deux secteurs sont grandement développés au Canada et nos institutions pourraient servir de modèles. Un grand potentiel existe pour des partenariats et des échanges internationaux en ce qui concerne les collèges canadiens, les universités en ligne et les entreprises d’apprentissage en ligne.

Les réformes des méthodes de formation et des structures de gestion sont deux des domaines fondamentaux mis de l’avant au sein du plan. Les formations canadiennes pour enseignants sont réputées pour leurs hauts niveaux de compétences et leurs méthodes innovatrices; il y a beaucoup de potentiel au niveau des collaborations et des échanges dans ce secteur. Un autre domaine où l’expertise canadienne pourrait être partagée est celui du développement de l’éducation de l’enfance en difficulté pour les étudiants qui ont des incapacités mentales ou des troubles d’apprentissage. De plus, les méthodes de gestion des universités canadiennes répondent aux plus hautes normes sur l’échelle internationale; cela pourrait être mis de l’avant pour encourager de nouveaux partenariats entre les institutions.

Le rapport indique également que le secteur privé de l’éducation sera incité à croître dans les dix prochaines années. Le gouvernement planifie d’allouer du financement et d’améliorer la reconnaissance des compétences de ces écoles qui confèrent des grades universitaires. Ceci pourrait améliorer de manière importante les possibilités des programmes canadiens privés allant de la maternelle à la 12e année, ainsi que des universités et des écoles professionnelles voulant s’établir en Chine.

Bien qu’il ne soit pas encore clair comment ces réformes seront introduites, l’ouverture et la modernisation de la nature du système d’éducation chinois créeront certainement des opportunités pour les intervenants canadiens.

Ceci est un des nombreux rapports rédigés par le Service des délégués commerciaux du Canada à Beijing, en Chine. Si vous avez des questions au sujet de ce rapport, n’hésitez pas à nous contacter.

Liens et ressources additionnelles


[1] Ces pourcentages représentent envir on 30 millions d’étudiants en 2009 et une estimation de 35 millions d’étudiants pour 2020.

[2] De ces étudiants, 1,4 millions étudiaient au niveau des études supérieures en 2009 et il est prévu que ce nombre augmentera jusqu’à 2 millions en 2020.

Canada China Business Council (CCBC)