ENTREPRENDRE EN TECHNOLOGIES PROPRES EN CHINE
- - Perspectives - -Entreprendre en technologies propres en Chine
La Chine est en train d’investir massivement dans des occasions de technologies propres qui permettent une croissance viable, mais causent moins de répercussions négatives sur l’environnement. En fait, le pays est désormais le plus grand producteur et consommateur mondial de technologies propres et d’énergie renouvelable[1].
Contexte
Lors de la conférence de Paris de 2015, la Chine s’est engagée à ce que d’ici 2030, 20 pour cent de l’ensemble de son utilisation d’énergie proviennent de sources qui ne sont pas fondées sur le carbone. Pour atteindre ce but, il faudra que soient construites des installations pouvant générer entre 800 et 1000 gigawatts d’énergie propre[2].
Le plus récent plan quinquennal chinois a été présenté en mars 2016 et couvre cinq années, jusqu’à 2020. Il établit des cibles ambitieuses pour diriger l’économie vers une utilisation moindre du carbone en réduisant la consommation d’énergie, en augmentant l’efficacité, en investissant dans des sources d’énergie plus faibles en carbone et en cherchant à remédier à la qualité de l’air, de l’eau et des sols, et à la protéger.
Ces cibles exigent des investissements importants, dans les billions de dollars.
Trois domaines clés de croissance
La technologie propre est un terme de vaste portée qui englobe tout ce qui concerne la production et l’entreposage d’énergie ainsi que les produits et services qui améliorent l’efficacité énergétique ou réduisent les répercussions négatives pour l’environnement à travers une gamme d’industries. Les trois domaines qui retiennent principalement l’attention sont l’énergie renouvelable, l’efficacité énergétique et la protection de l’environnement.
En 2017, la Chine annonçait des plans d’investissements de 360 milliards en dollars américains pour l’énergie renouvelable d’ici 2020[3], avec des investissements dans la production d’énergie solaire, éolienne, hydro-énergétique et de biocarburants, tentant ainsi d’éloigner le pays du charbon, qui comptait pour 62 % de l’utilisation de l’énergie du pays en 2016[4].
L’efficacité énergétique est un autre domaine de haute croissance. En effet, la politique gouvernementale est centrée sur les réseaux électriques intelligents (y compris sur l’objectif de construire pour 89 000 kilomètres de lignes de grilles de transmission à tension ultra-élevée d’ici 2020), sur les bâtiments écologiques (y compris sur des codes du bâtiment plus efficaces sur le plan de l’énergie) et sur un virage vers les véhicules électriques.[5]
Le troisième domaine sur lequel se concentrent les efforts est la protection de l’environnement et l’assainissement de l’air, des sols et de l’eau pollués.
Occasions pour les sociétés canadiennes
Le Canada est reconnu comme étant un chef de file en matière de technologie propre. En 2017, le Global Cleantech Innovation Index classait le Canada quatrième dans l’ensemble, et premier parmi les pays du G20[6]. En 2018, treize compagnies ont été nommées au sein de la liste mondiale Cleantech 100, un nombre record qui reflète nos forces dans ce domaine.
Les sociétés qui souhaitent faire leur entrée dans le marché chinois font face à une importante concurrence domestique dans plusieurs secteurs des technologies propres. Dans certains domaines cependant — comme l’efficacité énergétique et l’assainissement de l’environnement — les entreprises canadiennes sont en mesure d’apporter au marché leur savoir-faire et d’autres avantages[7]. Plus particulièrement, les sociétés pourraient saisir des occasions dans les domaines qui suivent :
- Les immeubles écologiques, conçus à partir des fondations pour réduire les
répercussions sur l’environnement et pour incorporer des technologies et solutions
permettant d’économiser l’énergie - Des solutions pour les villes intelligentes — y compris dans le domaine du transport
et des services publics - L’entreposage d’énergie et les piles de nouvelle génération
- Les biocarburants
- La surveillance de la qualité de l’eau et les solutions de gestion de la qualité
- Les solutions pour l’assainissement des sols
mars 2019
[1] PwC, Chinese Cleantech Market Report, May 2017.
[2] Natural Resources Defense Council, Paris Climate Agreement Explained: Next Steps for China, December 12, 2015.
[3] Asia Pacific Foundation of Canada, China’s Clean Tech Commitment, May 29, 2018.
[4] ChinaPower, How is China’s Energy Footprint Changing?.
[5] Asia Pacific Foundation of Canada, China’s Clean Tech Commitment, May 29, 2018.
[6] Cleantech Group, 2017 Global Cleantech Innovation Index: A Look at Where Entrepreneurial Clean Technology Companies Are Most Likely to Emerge from Over the Next 10 Years – and Why, June 13, 2017 .
[7] Asia Pacific Foundation of Canada, China’s Clean Tech Commitment, May 29, 2018.
Stratégies à prendre en considération
M. Chia Wan Liew, représentant principal pour la Chine pour Export Development Canada, suggère aux sociétés souhaitant faire leur entrée dans le marché chinois d’offrir des solutions échelonnables. [TRADUCTION] « À cause du sérieux de leurs problèmes environnementaux, les sociétés chinoises recherchent une échelle. Soyez avisés que vos solutions doivent être échelonnables et suffisamment vastes pour aborder les sérieux problèmes auxquels fait face la Chine »[1].
On recommande également de concentrer les efforts sur les villes de deuxième et de troisième rang, où il pourrait être plus facile d’obtenir une position stratégique que dans des villes de premier rang. En Chine, plus de 100 villes possèdent des budgets liés aux villes intelligentes qui prévoient des sommes entre 21 millions $ et 200 millions $[2].
Pour terminer, les sociétés filiales spécialisées dans le capital-risque pourraient constituer une source de capital-risque pour les sociétés canadiennes.
[1] EDC, Top 5 sector opportunities for Canadian businesses in China, April 20, 2018
[2] MaRS Discovery District, Entering China’s Emerging Cleantech Markets: An opportunity for Ontario startups, June, 2017